Repenser l’IA et l’éco-conception : retour sur BDX I/O 2025

L’IA représente déjà un levier incontournable pour les entreprises. Automatisation des tâches répétitives, amélioration de la relation client, prise de décision éclairée grâce à l’analyse prédictive : les organisations qui adoptent l’IA aujourd’hui prennent une longueur d’avance sur leurs concurrents.

Cela demande au métier de développeur de se transformer, d’ajouter une nouvelle couche d’abstraction. Les compétences centrales du métier évoluent : il devient essentiel de savoir correctement formuler les besoins, d’avoir un esprit critique sur le code rédigé par IA, de maîtriser le debugging sur du code généré et de savoir où poser des limites éthiques à l’automatisation.

Le replay de la conférence est accessible ici. 

Cette évolution va bouleverser également la collaboration entre juniors et seniors : les tâches simples autrefois réservées aux débutants sont désormais automatisées, créant un risque pour leur montée en compétences. Il faut apprendre aux juniors à interroger et analyser le code de l’IA, le senior doit superviser ces échanges, et l’équipe doit construire des ressources mutualisées pour mieux exploiter l’IA tout en tenant compte de ses limites. Par ailleurs, l’enseignement de la programmation doit évoluer : l’écriture de code n’est plus centrale, il s’agit désormais de développer la compréhension, la capacité à concevoir et à raisonner, et à naviguer dans des systèmes complexes. Ce qui implique de repenser les processus d’apprentissage et d’évaluation, y compris pour les enseignants.

L’IA générative, en plein essor, soulève aujourd’hui une question centrale : celle de son impact environnemental. Les géants du numérique poussent à une adoption massive de ces technologies, en s’éloignant de leurs objectifs fixés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La consommation énergétique des data centers pourrait doubler d’ici 2030 en accentuant la pression sur les ressources globales (extraction de minerais et terres rares pour produire le hardware) et locales (accès à l’eau pour refroidir les data centers, à l’électricité pour entraîner et utiliser les modèles).

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Mesurer précisément cet impact environnemental est complexe, notamment en raison de son cycle de vie difficile à appréhender et du manque de transparence des fournisseurs. En tant qu’entreprise, il est néanmoins possible d’agir pour limiter l’empreinte de l’IA : interroger systématiquement le besoin réel avant d’y recourir, privilégier des modèles plus petits et plus sobres, si possible optimiser les modèles (par pruning, quantization ou distillation) et leur emploi (autoscaling, traitement par batch, caching).

Il existe également des outils pour mesurer l’impact carbone de ses projets, tels que codecarbon.io, Ecologits ou CloudCarbonFootprint, qui permettent de suivre.

Frugaly est une application imaginée par axYus et Daveo pour rendre l’écoconception numérique plus accessible et engageante. Conçue autour du RGESN (le Référentiel Général d’Écoconception des Services Numériques), l’application propose des scénarios de jeu permettant aux participants de répondre à des questions relatives au RGESN en fonction des différentes thématiques du référentiel (Stratégie, Spécifications, Architecture, UX/UI, Contenus, Frontend, Backend, Hébergement et Algorithmie).

Au-delà du jeu, Frugaly remplit une mission de sensibilisation. Elle permet de diffuser les bonnes pratiques d’écoconception numérique tout en créant un moment d’échanges entre professionnels. Nous sommes convaincus que l’avenir de l’IA et du numérique ne peut se construire qu’en intégrant dès aujourd’hui des pratiques responsables, sobres et durables.

Frugaly, ou comment en apprendre plus sur l’écoconception, en s’amusant !